

Instabilité : retention capsulo-labrale selon Bankart

Anatomie et histoire de la pathologie
L'instabilité de l'épaule se manifeste souvent après une luxation, c'est-à-dire lorsque l'articulation se déboîte.
L'épaule repose sur l'interaction entre l'humérus et la glène de l'omoplate, et sa stabilité dépend des structures capsulo-ligamentaires. Lorsque la tête de l'humérus perd son alignement avec la glène, l'articulation se désaxe, entraînant une instabilité, souvent causée par un traumatisme qui fragilise les ligaments ou les rompt.
Après un premier épisode de luxation, les risques de récidive sont élevés, environ une chance sur deux. Plus ces incidents se répètent, plus ils endommagent l'articulation et augmentent la probabilité de nouvelles luxations lors de gestes simples.
L'instabilité de l'épaule est souvent associée à une douleur, rendant les mouvements de la vie quotidienne difficiles. Il est important de consulter rapidement, surtout pour les personnes âgées de plus de 50 ans, car dans 50 % des cas, la luxation est associée à des lésions de la coiffe des rotateurs.
Le risque de récidive est plus élevé lorsque la première luxation survient à un jeune âge. Par exemple, une personne qui se luxe l'épaule à 25 ans a environ 50 % de chances de revivre cet épisode, tandis que les individus ayant une première luxation après 40 ans présentent un risque beaucoup plus faible de récidive. En général, une nouvelle luxation a tendance à se produire dans les deux années suivant le premier incident.
Les athlètes, ainsi que ceux dont le travail sollicite fortement l'articulation de l'épaule, sont particulièrement exposés à ce problème. Ainsi, les jeunes sportifs représentent une grande partie des patients touchés par cette instabilité de l'épaule, souvent liée à un traumatisme ou à une luxation répétée.


Quels sont les symptômes ?
L'instabilité de l'épaule se manifeste principalement par des douleurs intenses qui gênent les mouvements quotidiens. Outre la douleur, les patients rapportent une sensation de dérobement de l'articulation et d'une épaule qui craque. Cela donne souvent l'impression que l'articulation pourrait se disloquer à tout moment, en particulier lors de la mobilisation du bras.
Cette instabilité peut entraîner des luxations, où l'épaule se déboîte complètement, mais aussi des subluxations. Dans ces cas, le patient ressent l'épaule se déboiter partiellement, mais celle-ci se remet en place spontanément. De plus, certaines postures du bras, comme la position du bras armé couramment utilisée dans des sports tels que le lancer de javelot, provoquent une appréhension chez le patient, augmentant la crainte d'une nouvelle luxation.
Quel traitement ?
Le Dr Ginot vous a proposé une prise en charge chirurgicale pour votre instabilité pour par plusieurs raisons : le risque de récidive est élevé, vous avez une forte appréhension et devez diminuer vos activités du fait de cette instabilité.
Après confirmation du diagnostic, une radio ou un scanner voir une IRM seront effectuée afin de préparer l’opération.
Les bénéfices attendus de l'intervention :
- diminution des douleurs
- stabilisation de votre épaule
En cas de lésion du labrum, sans lésion osseuse associée, une retention capsulo-labrale selon Bankart peut vous être proposée. Celle-ci s’effectue sous arthroscopie
L'arthroscopie consiste à introduire une mini-caméra dans l'articulation et faire des gestes de réparation par des mini-incision de 1cm.


Hospitalisation et suites opératoires
L'intervention se fait en chirurgie ambulatoire (vous rentrez à domicile le jour même de l'opération).
L'intervention est réalisée sous anesthésie loco-régionale associée ou non à une anesthésie générale. L'anesthésie loco-régionale permet d'éviter les douleurs post-opératoires pendant une vingtaine d'heure après la chirurgie.
La durée de l'intervention varie de 40 minutes à 1h.
Le pansement est à refaire par une infirmière à domicile à J7, il sera enlevé au 15ème jour postopératoire.
Immobilisation dans une attelle coude au corps durant 30jours.
Rééducation dès le lendemain de l'intervention avec un protocole précis qui sera remis à votre kinésithérapeuthe. Il faut compter en moyenne 2 à 3 mois de rééducation.
Arrêt de travail pour une durée de 1 à 3 mois selon votre profession.
Reprise de la conduite : 4 à 8 semaines
Risques liés à l'intervention
- La "non cicatrisation du labrum », avec une possible récidive de luxation, posant l’indication de butée osseuse.
- Il existe un risque de capsulite rétractile ou d’algodystrophie de l’épaule, provoquant raideur et douleur. Cette complication peut considérablement retarder la guérison, bien que l'issue soit généralement positive. Le rétablissement complet peut prendre entre 12 et 18 mois. L'origine exacte de cette pathologie reste encore inconnue.
- Bien que rare (environ 2%), le risque d’infection du site opératoire existe. Dans certains cas, cela peut nécessiter une nouvelle intervention chirurgicale et un traitement antibiotique prolongé.
- Un risque d'hématome ou de saignement après l’opération est également possible.
- Risque de raideur notamment en rotation externe.
- Les dommages cutanés et les cicatrices inesthétiques sont extrêmement rares en arthroscopie.
- Les lésions nerveuses ou vasculaires restent également des complications peu fréquentes lors d’une réparation des tendons de la coiffe des rotateurs.
